A) LA ROUMANIE - ÉLÉMENTS DE GÉOGRAPHIE
Position
:
en Europe, au centre géographique du continent.
Coordonnées :
43°37’07’’ et 48°15’06’’ latitude Nord,
20°15’44’’ et 29°41’24’’ longitude Est.
Voisins
:
à l’Est, la République de Moldavie, l’Ukraine et la Mer Noire ;
au Sud, la Bulgarie ;
au Sud et au Sud-Ouest, la Serbie ;
à l’Ouest, la Hongrie ;
au Nord, l’Ukraine.
Longueur des frontières
:
3 190,3 km.
Superficie :
238 391 km² (la XII-ème place en Europe).
Ancienneté géologique :
la même que celle du continent européen, soit approximativement 550 millions d’années.
Relief :
montagnes (31% de la superficie du territoire), collines et plateaux (33%), plaines (36%).
Hydrographie :
Fleuves :
le Danube, dans le sud du pays, sur une longueur de 1075 km (sur les 2850 km de longueur totale du fleuve, avec son Delta aux trois bras, et qui se jette dans la Mer Noire.
Rivières :
Mures (768 km), Olt (736 km), Prut (716 km), Siret (598 km), Ialomita (410 km), Somes (388 km), Arges (344 km), Jiu (331 km), Buzàu (324 km), Bistrita (290 km), etc.
Lacs :
environ 2300 lacs et plus de 1150 étangs, totalisant 2620 km².
Climat :
continental tempéré, aux influences océaniques (de l’Ouest), méditerranéennes (du Sud-Ouest), continentales excessives (du Nord-Est).
Température moyenne annuelle :
8°C dans le nord et 11°C dans le sud.
Les précipitations moyennes par an ne dépassent pas 700 mm.
Population (au 7 janvier 1992) :
22.760.449 habitants. Densité : 95,7 habitants par km². Roumains à l’extérieur des frontières, environ 9 millions. (En République de Moldavie, en Hongrie, Serbie, Grèce, Albanie, Europe Occidentale, Etats-Unis, Canada, Amérique du Sud, Australie, etc.).
Capitale du pays :
BUCAREST, avec 2.354.510 habitants, environ.
Dans le pays, il y a 25 villes qui ont plus de 100.000 habitants.
Structure démographique par origine ethnique :
Roumains 89,47%, Magyars (y compris szekely) 7,12%, Tziganes 1,76%, autres ethnies (Allemands, Ukrainiens, Serbes, Juifs, Tatars, Turcs, Russes) 1,65%.
Espoir de vie :
hommes – 66,5 ans ; femmes – 73,2 ans.
Religions :
l’Eglise Orthodoxe : 86,6%, l’Eglise Roumaine Unie avec Rome : 1%, l’Eglise Catholique Romaine : 5%, l’Eglise Réformée, l’Eglise Evangélique, l’Eglise Unitarienne, l’Eglise Arménienne, le Culte Chrétien Baptiste, le Culte Chrétien de Rite Ancien, le Culte Musulman, le Culte Mosaïque, le Culte Adventiste, le Culte Pentecôtiste, etc. – 7,4%.
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B) LA ROUMANIE - ELEMENTS D'HISTOIRE
1. UNE CIVILISATION CONTEMPORAINE DE SUMER
Les premiers vestiges matériels attestent l'existence de l'homme sur le territoire actuel de la Roumanie déjà il y a
2 000 000 d'années. Les cultures préhistoriques ayant existé sur ce territoire, apparentées aux autres cultures préhistoriques de la même époque, se distinguent cependant par une originalité qui se manifeste au niveau de l'art du modélage de la terre (poteries peintes des types Cris, Turda, Cucuteni, les statuettes zoomorphes et anthropomorphes dont le célèbre PENSEUR
découvert à Hamangia, près de Cernavodà). Les TABLETTES DE TERRE
CUITE DE TARTARIA
(motifs pictographiques incisés) prouvent l'existence d'un commencement d'écriture archaïque - le plus ancien d'Europe - vers l'an 4000 av. J.-C., soit à l'époque de l'écriture de Sumer.
Les continuateurs de ces civilisations archaïques furent les Géto-Daces.
Au I-er siècle av. J.-C., le roi dace Burebista (88 - 44 av. J.-C.), avec le concours du grand prêtre Décénée,
unifiait toutes les tribus géto-daces sous son sceptre, fondant le Royaume de Dacie, un royaume puissant, dont le centre politique et religieux se trouvait en Transylvanie, à Sarmisegetuza.
Au début du II-e siècle apr. J.-C., quand l'Etat dace se trouvait à son apogée sous le règne de Décébale (87 - 106), les armées impériales romanes, conduites par l'empéreur Trajan (98 - 117) ont conquis la Dacie (106 apr. J.-C.). Transformée en province romane, la Dacie fut colonisée de colons romains ou romanisés, parlant le latin. Ainsi, la population autochtone des Géto-Daces fut romanisée. Plus tard, devant l'intensification des attaques des peuples migrateurs, l'Empire romain allait abandonner la province de Dacie, en retirant, en 271 - 275 apr. J.-C., les troupes romaines et les fonctionnaires de l'administration. Mais la population daco-romaine
est restée sur place, continuant de vivre dans les contrées où elle était née et où elle avait ses foyers. La population a bénéficié, jusqu'au VII-e siècle, du voisinage de l'Empire romain d'Orient, lequel détenait nombre de têtes de pont au nord du Danube.
Le processus d'ethnogenèse du peuple romain s'est ainsi accompli.
Au cours du premier millénaire, le territoire de la Roumanie fut traversé par des vagues de peuples migrateurs (Gots, Huns, Gépides, Avars, Slaves, Bulgares, Coumans, Pétchénègues, Hongrois, etc.) qui y ont exercé une domination passagère, laquelle, dans nombre de cas, s'est achevée au moment où les peuples respectifs avaient été assimilés par les autochtones.
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2. L'IDEAL DE L'UNITE
Les Roumains devinrent chrétiens à partir du IV-ème siècle, et, après le grand schisme de l'an 1054, ils ont conservé le rite chrétien orthodoxe. L'organisation des formations politiques, étatiques, des Roumains est attesté par des documents à partir du X-ème siècle : il s'agit d'Etats féodaux roumains. Ces formations, ces petits Etats, étaient conduits, en Transylvanie, par des ducs, des knèzes ou des voïvodes, tels que Gelu, Glad, Menumorut, Ahtum,
ou en Valachie, Moldavie et Dobroudja, par des jupans, knèzes ou voïvodes tels que Gheorghe, Sestlav, Satza, Tatu, Toman, etc. Au XIII-ème siècles sont attestées des formations pré-étatiques plus importantes, dirigées par les voïvodes Litovoi, Ioan, Farcas et Seneslau.
Au XIII-ème siècle s'achève la conquête progressive par les féodaux hongrois, de la Transylvanie, qui avait été commencée par les tribus hongrois à partir du X-ème siècle, quand ceux-ci s'étaient fixés dans la plaine Pannonienne, arrêtant là leur migration.
Ansi, le voïvodat de Transylvanie allait appartenir à la couronne hongroise jusqu'en 1541, année où le royaume de Hongrie est disparu en tant qu'Etat.
Au sud des Carpates, au XIV-ème siècle, Basarab I-er
(1324 - 1352) a unifié les petits Etats féodaux qui y existaient, fondant le grand voïvodat de Valachie.
Par un processus similaire, le voïvode Bogdan I-er
(1359 - 1365) fonde le grand voïvodat de Moldavie.
Ces deux voïvodes ont consolidé l'indépendance de leurs Etats en infligeant des défaites aux armées du Royaume de Hongrie qui tentait de les soumettre à sa domination.
A la fin du XIV-ème siècle, l'expansion de l'Empire ottoman atteint le Danube et menace les pays roumains. Les trois pays roumains, les voïvodats de Transylvanie, Moldavie et Valachie, deviennent pour plusieurs siècles, le bastion de la défense du monde chrétien face à l'avance islamique.
Des voïvodes tels que Mircea l'Ancien, Iancu de Hunedoara, Vlad l'Empaleur, Etienne le Grand, Radu d'Afumati, Petru Rares
ont affronté et battu les armées de sultans ottomans des plus renommés, dont Bayezid I-er, Mehmed II (celui qui a pris Constantinople) et Soliman le Magnifique. Cependant, à partir du XIV-ème siècle, la suzeraineté ottomane fut imposée aux trois pays roumains, lesquels conservaient pourtant leur autonomie.
Le prince regnant de Valachie Michel le Brave (Mihai Viteazul, 1593 - 1601) a rétabli l'indépendance du pays et a unifié tous les Roumains à l'intérieur d'un seul Etat, le premier Etat centralisé roumain, qui regroupait la Valachie, la Transylvanie et la Moldavie (1600 - 1601). Cette unification politique des Roumains n'allait pas durer: elle fut démantelée par l'intervention de l'Empire ottoman, du Royaume de Pologne et de l'Empire des Habsbourg, inquiétés par la présence d'un Etat roumain puissant. L'acte accompli par Michel le Brave avait été possible du fait de l'unité ethnique et linguistique de tous les Roumains, qui avaient la conscience d'appartenir à un seul et même peuple et dont la conscience nationale était en train de s'éveiller et de s'affirmer sur tout l'espace roumain. L'accomplissement
de Michel le Brave allait donner l'exemple pour ses successeurs. Nombre de voïvodes des trois pays roumains allaient
s'employer à rétablir l'ancien royaume de Dacie, d'unifier les provinces roumaines.
Matei Basarab (1632 - 1654, prince régnant de Valachie, initiateur et commandant général de la ligue anti-ottomane
constituée des Pays Roumains, de la Pologne et de la Russie) fut très près de la réalisation de cet objectif.
Plus tard, la doctrine de l'unité du peuple roumain allait être fondée scientifiquement par Dimitrie Cantemir, prince
regnant de Moldavie (en 1693 et 1710 - 1711) et érudit de taille européenne, membre de l'Académie de Berlin.
Sous l'influence de la pensée européene des Lumières, en Transylvanie - laquelle était devenue, depuis 1661, principauté sous suzéraineté de l'Empire de Habsbourg - l'évêque Inochentiu Micu et les représentants de l'Ecole transylvaine (Samuil Micu, Gheorghe Sincai, Petru Maior, Ioan Budai-Deleanu, etc.) ont cristallisé l'idéologie nationale, qu'ils soutenaient avec des arguments historiques, linguistiques et philosophiques.
(* * * ) 3. L'ETAT ROUMAIN MODERNE
Les idées de la Révolution Française, conjuguées avec les réalités autochtones, ont conduit à la constitution, dans les Pays Roumains, d'un courant d'idées politiques novatrices. Dans ces circonstances a eu lieu, en 1821, la révolution à caractère social et national, conduite par Tudor Vladimirescu. Bien que défaite et réprimée par les armées ottomanes, elle a eu des conséquences politiques importantes: le régime phanariote, qui avait été institué depuis 1711 en Moldavie et depuis 1716 en Valachie, par la nomination, par la Porte ottomane, des princes régnants, désignés parmi les Grecs de Phanar, fut aboli, et on revint à la pratique d'installer des princes régnants autochtones. Certains principes modernes de gouvernement et d'administration furent introduits. Le développement rapide de l'économie de marché est entré en contradiction avec les privilèges féodaux protégés par la puissance suzeraine ottomane en Moldavie et Valachie et par la domination de l'Empire de Habsbourg en Transylvanie, ce qui a conduit à l'explosion révolutionnaire qui eut lieu en 1848 dans tous les trois pays roumains. La révolution de 1848, qui a eu également un prononcé caractère national, fut étouffée tout d'abord en Moldavie et Valachie (en 1848 même) et, en 1849, en Transylvanie aussi (où les Roumains, sous la direction d'Avram Iancu ont résisté héroïquement), par la contribution des troupes des empires tsariste, ottoman et autrichien.
Avec le soutien de grandes puissances européennes, la France et la Prusse, le 24 janvier 1859 s'accomplissait l'union de la Valachie et de la Moldavie sous le sceptre du prince régnant Alexandru Ioan Cuza, élu dans les deux pays à la tête de l'Etat. Alexandru Ioan Cuza s'est employé à accomplir l'unification institutionnelle des deux principautés unies, en unifiant l'armée et l'administration. Il a, entre autres, procédé à la sécularisation des propriétés monastiques, il a promulgué une série de lois qui avaient le même caractère unificateur.
En 1866, Alexandru Ioan Cuza a abdiqué. A sa place fut élu comme prince régnant le prince Carol (Charles) I-er, de la famille princière allemande de Hohenzollern-Sigmaringen. Prince régnant depuis 1866 et jusqu'en 1881, Carol I-er fut couronné en 1881 roi de Roumanie; il régna jusqu'en 1914.
Le 9 mai 1877, la Roumanie a proclamé son indépendance, rejetant la suzeraineté de la Porte; l'indépendance de l'Etat
roumain fut consacrée sur le champ de bataille, lors de la guerre russo-roumano-turque, en 1877 - 1878, et reconnue sur le plan international par le Congrès de Paix de Berlin (1878).
L'obtention de l'indépendance a créé pour la Roumanie les conditions propices au développement économique et social. Un rôle important dans le développement du pays fut celui de la Constitution de 1866, qui était à l'époque une des plus modernes en Europe, ainsi que des lois qui dérivaient de ses dispositions.
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4. LA SITUATION DE ROUMAINS DANS LES PROVINCES OCCUPÉES
Par l'accord survenu en 1867 entre Budapest et Vienne, connu comme "dualisme austro - hongrois", la principauté de Transylvanie
est entrée sous la domination hongroise. Après l'union de la Valachie et de la Moldavie en 1859, et surtout après l'accession de la Roumanie à l'indépendance (1877), le gouvernement hongrois a intensifié la politique de persécution et de magyarisation forcée de la population roumaine, majoritaire, de Transylvanie, l'existence de Roumains en tant que nation n'étant pas reconnue. Les Roumains transylvains ont réagi en fondant le Parti National Roumain (1881), dans le cadre duquel ils ont mené une lutte soutenue pour leur cause nationale.
En 1892, les Roumains ont adressé à la Cour impériale de Vienne un Memorandum où ils exposaient les souffrances endurées et leurs doléances.
Les initiateurs de ce Memorandum furent jugés et condamnés à des peines de prison pour ... trahison à la patrie !
La Bucovine fut détachée du corps du pays en 1775 et est entrée sous la domination de l'Empire des Habsbourg, aux termes d'un accord avec l'Empire ottoman. En Bucovine aussi, la population roumaine, majoritaire, fut persécutée et on s'employa de la dénationaliser.
La moitié Est de la principauté de Moldavie fut annexée par la Russie en 1812. Dans cette province roumaine "rebaptisée" désormais Bessarabie,
les autorités tzaristes ont mené une intense politique de russification de la population, tout en encourageant l'émigration des Roumains. A la place de ces derniers furent apportés des colons: des Russes, des Ruthènes, des Ukrainiens, des Bulgares. Il n'y avait pas une seule école, en Bessarabie, où l'enseignement fût dispensé en langue roumaine. L'Eglise orthodoxe fut utilisée comme instrument de russification, par la nomination de prêtres russes et l'interdiction d'officier le service divin en langue roumaine. Ce ne fut qu'après 1905 que des livres en roumain ont pu être imprimés, mais en utilisant l'alphabet cyrillique. Ils furent d'ailleurs supprimés peu après, en 1910.
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5. LA RÉUNIFICATION
La participation de la Roumanie à la première guerre mondiale a eu un seul objectif: l'accomplissement de l'unité nationale.
Le roi Ferdinand I-er (1914 - 1927), successeur du roi Carol I-er, était un des promoteurs de cet idéal. L'effondrement et le démantèlement des deux empires multinationaux - l'Empire d'Autriche - Hongrie et l'Empire de Russie - ont créé, pour les Roumains de Bessarabie, de Transylvanie et de Bucovine la possibilité de décider, en totale liberté, de leur destinée, en proclamant l'union avec la Roumanie.
Ainsi, le 9 avril 1918 la Bessarabie, le 28 novembre 1918 la Bucovine et, le 1-er décembre 1918 la Transylvanie, ont décidé leur union avec la mère-patrie, la Roumanie.
La réunification de la Roumanie allait être consacrée sur le plan international par les traités de paix de l'après-guerre (conclus en 1919 - 1920).
La Roumanie réunifiée, en tant qu'Etat national unitaire, avait un régime constitutionnel démocratique (la Constitution de 1923),
ce qui a facilité le progrès général de la nation dans tous les domaines de la vie économique, sociale, politique et culturelle.
L'apogée économique fut atteint en 1938.
Sur le plan extérieur, la Roumanie (ayant pour représentant
Nicolae Titulescu, pendant longtemps ministre roumain des Affaires étrangères et, à deux reprises, président de la Société des Nations) a mené une politique de sauvegarde de la nouvelle organisation politique du monde, d'après la première guerre mondiale, et a agi afin de contrecarrer les tendances revanchardes,
de révision des traités de paix et de frontières, tendances manifestées, tout d'abord, par la Hongrie horthyste et l'Allemagne nazie, plus tard par la Russie soviétique et d'autres Etats.
La Roumanie s'employait à défendre le statu quo
territorial, à défendre la paix et à réaliser la sécurité collective.
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6. LES GENERATIONS DE SACRIFICE
Mais, en août 1939, le pacte RIBBENTROP-MOLOTOV était signé, document dont le protocole additionnel secret se référait directement, dans son article troisième, au démembrement territorial de la Roumanie. Les grandes puissances démocratiques (France et Grande-Bretagne) ne pouvaient plus garantir à la Roumanie sa sécurité.
Au cours de l'été de l'année 1940, la Roumanie fut obligée par la Russie soviétique, l'Allemagne hitlérienne et l'Italie
mussoliènne à céder les territoires suivants: la Bessarabie, la Bucovine et la contrée de Herta - à la Russie; la Transylvanie du Nord - à la Hongrie; le Quadrilatère (la Dobroudja du Sud) - à la Bulgarie.
Les territoires ainsi ravis à la Roumanie représentaient plus d'un quart de son territoire et de sa population (en majorité roumaine).
Dans les 11 départements cédés à la Hongrie, les Roumains ont subi ensuite plus de 22 700 actes d'atrocité, dont 920 assassinats individuels ou collectifs (à IP, TRASNEA, NUSFALAU, HIDA, HUEDIN, etc.); ce fut à partir de ces mêmes départements transylvains se trouvant sous occupation hongroise que près de 160 000 Juifs furent déportés dans les camps nazis de la mort, 140 000 d'entre eux étant exterminés.
En Roumanie, le régime politique fut changé et le pays entra en guerre, en juin 1941, contre l'URSS, aux côtés de l'Allemagne. Les armées roumaines luttèrent sur le front est jusqu'en 1944, puis, après l'insurrection du 23 août 1944, elles se joignirent au camp des Alliés, et luttèrent sur le front ouest, contribuant à la libération de la Hongrie, de la Tchécoslovaquie et de l'Autriche.
Le Traité de Paix de Paris (1947) allait consacrer le retour de la Transylvanie du Nord à l'intérieur des frontières nationales.
La Bessarabie, le nord de la Bucovine et la contrée de Herta continuaient de rester à l'extérieur des frontières de la Roumanie. Les Roumains vivant dans les territoires respectifs ont subi une dénationalisation brutales: les Soviétiques ont massacré, ont enfermé dans les camps, ont déporté en Sibérie et en Asie centrale des milliers de Roumains, en essayant de modifier le rapport démographique dans les territoires concernés.
En même temps, le Traité de Paix de Paris a confirmé le maintien de la Roumanie dans la sphère d'influence soviétique, conformément à ce dont avaient convenu antérieurement STALINE et CHURCHILL, avec l'accord de ROOSEVELT.
Une fois de plus, la Roumanie fut victime du jeu d'intérêt des grandes puissances !
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7. DE LA DICTATURE A LA DEMOCRATIE
Le régime communiste fut installé en Roumanie avec le soutien de l'occupant soviétique, après la déposition du roi Michel 1-er, à la fin de 1947. A suivi une période de soviétisation du pays. La répression fut déclenchée envers ceux qui représentaient l'ancienne démocratie, envers les intellectuels, envers la spiritualité roumaine. Les opposants ou les possibles opposants furent exterminés ou annuhilés par des exécutions sommaires, par des lourdes peines de prisons ou des internements dans des camps de travaux forcés. Des centaines de milliers de personnes ont péri ainsi.
En même temps, on agissait pour introduire le modèle sociétique en économie, dans la société et la culture.
On a procédé, de manière planifiée, à la collectivisation de l'agriculture.
On a entrepris la falsification de l'histoire nationale, on a agi pour abandonner les valeurs culturelles et spirituelles, pour rétrécir jusqu'à la disparition de l'accès aux valeurs de la culture et de la science universelles.
Le danger de voir la Roumanie transformée en source de matières premières pour les Etats membres du CAEM, voir de la voir démembrée (conformément au "Plan Valev", en 1964), a déterminé la direction communiste de la Roumanie à amorcer un rejet de l'hégémonie soviétique.
La Roumanie allait être désormais considérée par l'Occident comme un allié rebelle de Moscou, car, à partir de 1957, elle a réalisé une ouverture significative à l'égard des pays occidentaux et, en 1958, elle a déterminé Khrouchtchev a procéder au retrait des troupes soviétiques d'occupation qui s'étaient trouvées jusqu'alors en Roumanie.
A partir de 1960, on est passé à l'industrialisation du pays, contrairement à la volonté soviétique.
Dans les années du conflit soviéto-chinois, la Roumanie a mis en oeuvre une action ostentatoire de dérussification, notamment en matière de culture.
En 1967, le pays a établi des rapports diplomatiques avec la République Fédérale d'Allemagne.
En 1968, la Roumanie a condamné l'intervention des troupes du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie.
A la même époque, le pays est devenu membre du Fond Monétaire International et de la Banque Mondiale, et, en même temps , s'est déclaré, fermement, contre la course aux armements, notamment aux armements nucléaires.
Le culte de la personnalité de Nicolae CEAUSESCU et de son épouse, doublé par le régime de dictature communiste, ont conduit à une crise politique intérieure, engendrant de profonds mécontentements dans toutes les couches de la société, provoquant de brutales transgressions des droits élémentaires de l'homme et une crise économique de grandes proportions.
Des révoltes sociales ont eu lieu à plusieurs reprises. Ceux qui, représentant divers milieux sociaux, demandaient des changement radicaux dans les structures politiques et économiques, devenaient de plus en plus nombreux.
Entre le 17 et le 20 décembre 1989, à Timisoara ont eu lieu de grandes manifestations anticommunistes, qui se sont soldées par l'intervention des forces de répression.
Le 21 décembre 1989, de puissantes manifestations se sont déclenchées à Bucarest également. Des centaines de milliers de Bucarestois sont sortis dans la rue, ont occupé les principaux bâtiments officiels et ont chassé le dictateur.
La chute de Nicolae CEAUSESCU a représenté la fin des 45 années de régime communiste en Roumanie.
Le pouvoir fut assumé par le Front du Salut National, qui a proclamé la suppression des structures communistes, la promotion de l'économie de marché et la tenue d'élections libres.
Dans un intervalle assez bref (5 ans), les partis politiques historiques, supprimés lors de l'avènement du régime communiste, ont repris leur activité. Des partis politiques nouveaux se sont constitués (plus de 250 partis). Des élections législatives et présidentielles ont été tenues (en 1990 et 1992), de même que des élections pour les organes de l'administration locale, dans des conditions de pluralisme et de liberté.
Une nouvelle Constitution
de la Roumanie a été rédigée, votée et promulguée (1991): cette Constitution comprend des stipulations démocratiques conformes aux standards européens.
Une Loi du fonds foncier fut adoptée (1991) et mise en application; en vertu de cette loi, les terres furent rétrocédées
à leurs anciens propriétaires ou à leurs héritiers.
Le secteur privé a enregistré un développement continuel. La grande privatisation des entreprises industrielles a été faite par offre publique, etc. Un véritable "boom" des médias a eu lieu en Roumanie, comme une conséquence du rétablissement du droit de libre expression et association. Ainsi, par rapport au nombre de la population, la Roumanie a eu le plus grand nombre de publications (journaux, revues, périodiques) et des postes de radio et de télévision (publics ou privés) de tous les pays de l'Est, pays se trouvant en transition.
La Roumanie est devenue membre du Conseil de l'Europe en 1994.
La Roumanie est définitivement retournée aux traditions démocratiques !
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8. LE POUVOIR LÉGISLATIF.
Le Parlement est, conformément à la Constitution, l'organe représentatif suprême du peuple roumain et l'unique institution législative du pays.
Le Parlement est formé de deux chambres: la Chambre des Députés et le Sénat, qui travaillent en séances séparées ou en séances communes, selon la nature des activités.
Les députés et les sénateurs sont élus au suffrage universel, direct, égal, secret et librement exprimé.
Les organisations des citoyens appartenant aux minorités nationales (ethniques) ont, chacune, d'office, le droit à une place de député, au cas où elles ne parviennent pas à se faire représenter comme résultat des élections, n'ayant pas recueilli le nombre nécessaire de suffrages.
La loi établit le nombre des députés à 328 et celui des sénateurs à 143.
Le Parlement travaille en deux sessions ordinaires annuelles (février-juin et septembre-décembre).
L'initiative législative appartient au Gouvernement, aux députés, aux sénateurs et aux citoyens (en ce dernier cas, la proposition législative respective doit être soutenue par un nombre d'au moins 250 000 citoyens à droit de vote, domiciliés dans au moins un quart du nombre des départements du pays).
Les lois adoptées par le Parlement sont envoyées pour promulgation au Président de la Roumanie; celui-ci peut demander à la Cour Constitutionnelle de vérifier la constitutionnalité des lois.
La décision de la Cour Constitutionnelle est obligatoire pour le Président, mais non pas pour la Parlement: ce dernier, après le réexamen de la loi, peut la maintenir dans la forme initialement adoptée, avec une majorité de deux tiers des voix des membres de chacune des chambres.
Le Conseil Législatif est un organe consultatif de spécialité du Parlement, lequel tient l'évidence officielle de la
législation de la Roumanie.
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9. LE PRESIDENT DE LA ROUMANIE
Conformément à la Constitution, le Président de la Roumanie représente l'Etat roumain et il est le garant de l'indépendance nationale, de l'unité et de l'intégrité territoriale du pays. Il veille au respect de la Constitution et au bon fonctionnement des autorités publiques.
Le Président fait office de médiateur entre les pouvoirs de l'Etat, ainsi qu'entre l'Etat et la société.
Le Président de la Roumanie est élu directement par les citoyens, au suffrage universel, pour un mandat de quatre ans; nulle personne ne peut exercer la fonction de Président de la Roumanie pour plus de deux mandats.
Pendant l'exercice de son mandat, le Président de la Roumanie ne peut être membre d'aucun parti politique.
Voici les Présidents de la Roumanie, à partir du 22.12.1989 et jusqu'à présent:
1. Ion ILIESCU, du 22 décembre 1989 au 20 mai 1990 - Président Provisoire de la Roumanie.
2. Ion ILIESCU, du 20 mai 1990 au 11 octobre 1992
3. Ion ILIESCU, du 11 octobre 1992 au 17 novembre 1996
4. Emil CONSTANTINESCU, du 17 novembre 1996 au 10 décembre 2000
5. Ion ILIESCU, du 10 décembre 2000 au 20 décembre 2004
6. Traian BASESCU, du 21 décembre 2004 au 20 avril 2007
7. Nicolae VACAROIU, du 20 avril 2007 au 23 mai 2007
8. Traian BASESCU, du 23 mai 2007 au 21 décembre 2009
9. Traian BASESCU, du 21 décembre 2009 au 09 juillet 2012
10. Crin ANTONESCU, du 09 juillet 2012 au 27 août 2012
11. Traian BASESCU, 27 août 2012 au 21 décembre 2014
12. Klaus Verner IOHANNIS, du 21 décembre 2014 à PRESENT.
Nous ne voulons pas faire des commentaires sur l'activité de ces Présidents. Chacun d'entre nous peut se faire une impression et avoir une idée personnelle.
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7. DE LA DICTATURE A LA (FIN)